mardi , 1 juillet 2025

Mot de la Présidente

« La cybersécurité, un enjeu de souveraineté pour le Burkina Faso »

Les récents événements survenus en République islamique d’Iran, où plusieurs hauts responsables et scientifiques ont été ciblés et éliminés grâce à l’exploitation de données numériques issues d’équipements électroniques grand public, interpellent profondément. Ils révèlent au grand jour la fragilité de nos existences dans un monde hyperconnecté et les risques géopolitiques liés à la mauvaise gestion des données personnelles.

Ces attaques, rendues possibles par l’infiltration d’appareils comme les téléphones, les téléviseurs connectés, les logiciels de communication et de navigation, démontrent une réalité incontournable : nos données personnelles peuvent devenir des armes entre des mains malveillantes. Le suivi GPS, l’écoute via micro ou caméra, ou encore la création de profils comportementaux à partir de simples métadonnées suffisent aujourd’hui à compromettre la sécurité d’un individu, d’une institution, voire d’un pays.

Dans ce contexte mondial inquiétant, le Burkina Faso ne doit pas attendre d’être victime pour prendre la pleine mesure des enjeux liés à la protection des données à caractère personnel.

La CIL, garante des droits numériques au Burkina Faso

Instituée pour garantir le respect des libertés individuelles dans l’univers numérique, la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL) a pour mission de :

  • Veiller à ce que le traitement des données à caractère personnel respecte les droits fondamentaux des citoyens ;
  • Informer et sensibiliser les personnes concernées sur leurs droits ;
  • Assurer la sécurité des systèmes d’information ;
  • Accompagner les administrations publiques et les entreprises dans leur conformité numérique ;
  • Contrôler les traitements de données et sanctionner les manquements, conformément à la loi.

Ces missions sont énoncées et encadrées par la loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021 portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel au Burkina Faso.

Ce que dit la loi

 L’article 2 de ladite loi définit la donnée à caractère personnel comme « toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable ». Cela inclut votre nom, votre numéro de téléphone, vos déplacements, votre voix ou même votre comportement en ligne.

 L’article 7 stipule que « le traitement des données à caractère personnel doit se faire de manière loyale, licite et transparente ».

L’article 37 précise que « le responsable du traitement doit assurer la sécurité des données à caractère personnel qu’il détient afin d’éviter leur perte, altération ou accès non autorisé ».

 Et enfin, l’article 64 prévoit des sanctions administratives, civiles ou pénales en cas de violation de ces dispositions.

Un appel à la vigilance et à la responsabilité collective

La CIL appelle tous les Burkinabè – citoyens, décideurs, entreprises, administrations – à intégrer la culture de la protection des données personnelles dans leurs pratiques quotidiennes.

Nous devons cesser de considérer la vie numérique comme secondaire ou anodine. Tout appareil connecté peut être une porte d’entrée vers notre intimité, notre sécurité, notre souveraineté.

Dans un monde où l’information circule à la vitesse de la lumière et peut être utilisée à des fins destructrices, protéger nos données n’est plus une option, c’est un devoir citoyen.

La CIL reste engagée à vos côtés pour accompagner, former, sensibiliser, contrôler et sanctionner, afin que notre pays demeure un espace numérique sûr, respectueux des droits humains et protecteur de ses citoyens.

Dr. Halguiéta NASSA/TRAWINA

Présidente de la CIL

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